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27/10/2015

Editorial : LA PIERRE : SE PREMUNIR VOIRE S'ENRICHIR !

En dehors des cas rares tel l’héritier né avec une cuillère en argent dans la bouche, tel le parasite doté d’une âme de squatter, tôt ou tard, tout être doit résoudre une équation dont la pierre est la question.
En effet, tout résident doit choisir entre demeurer locataire ou devenir propriétaire, tout travailleur indépendant doit arbitrer entre la location ou l’acquisition de son espace professionnel, tout épargnant doit trancher entre l’investissement foncier ou le placement financier…
Ainsi, comme tout un chacun, le Libéral est concerné par la pierre mais, comme souvent, son risque en la matière est accru ; face aux échéances d’un emprunt, il ne dispose ni de revenus garantis, ni du filet des indemnités de chômage.
Or, pour le Libéral, la pierre peut, justement, être une solution pour contrecarrer, à terme, la précarité de son statut, la volatilité de ses recettes, l’incessibilité de sa clientèle.
Bref, sauf exception, le Libéral n’échappe pas à la pierre mais, avant d’en apprécier les charmes, surtout le primo-accédant, il doit en surmonter les affres.
Pour mémoire, des économistes déplorent qu’en France, le taux de propriétaires de leur logement ait augmenté de 3 points en 10 ans pour tendre vers 60% avec un doublement de l’emprunt immobilier ; selon eux, les pays de propriétaires (Espagne, Portugal, Italie, Grèce) présenteraient plus de difficultés économiques que les pays de locataires (Allemagne, Autriche, Suisse). Certes, la propriété, qui fige, qui endette, peut être un handicap au regard de la mobilité professionnelle mais l’Angleterre, avec un taux de propriétaires de 70%, qui jouit d’un rebond économique envié démontre que la propriété n’est pas dirimante. Enfin, une vérité macro-économique, éventuelle en l’occurrence, peut s’avérer néfaste à titre individuel.
Quant au Libéral, la problématique est multiple et complexe. Bien sûr, le choix du moment est crucial ; à ce sujet, l’heure sonne quand l’épargne atteinte constitue un apport substantiel, quand la perspective de revenus récurrents semble fiable, quand le cours de l’immobilier tend vers son étiage acceptable, et quand le taux du crédit frise le plancher de l’époque ; à ce titre, les circonstances commandent. En outre, l’emplacement est déterminant sachant que, quels que soient la qualité, la destination, l’aménagement de l’immeuble, sa localisation est le critère, la clef quant à sa valorisation tant présente que future ; dans ce domaine, la connaissance étayée oblige.
Mais, pour le Libéral, le vrai souci réside dans l’ordonnancement. Doit-il, d’abord, acquérir son local professionnel avec une taille adaptée à ses moyens financiers actuels et à ses besoins futurs d’exploitation, c’est-à-dire, accorder la priorité à son outil de travail, générateur de ses revenus, le nerf de la guerre ? Doit-il, avant tout projet, investir dans de l’immobilier locatif, nu ou meublé, dont le coût d’entrée est modulable, dont l’effort de trésorerie peut être limité, dont le rapport peut sécuriser ? Doit-il commencer par l’achat d’une résidence secondaire, moins chère, plus spacieuse qu’un appartement urbain, certes, offrant moins de plus-value potentielle mais dont la cession peut être moins traumatisante si un revers de fortune l’exige ? Doit-il, classiquement, en premier lieu, acquérir sa résidence principale, si possible avec un règlement intérieur autorisant l’exercice professionnel, avant de songer à tout autre investissement ?
Bien sûr, quelle que soit l’option retenue (nature du bien, emplacement précis, montage juridique, aspects fiscaux…) l’étude des flux financiers escomptés est le point sensible, une crise de trésorerie peut tout emporter, tout dévaster, l’incertitude est inéluctable, seul l’équilibre entre raison et audace peut la réduire.
Malgré les obstacles, le Libéral doit oser investir sans démesure, réfléchir à une parade si le pire advient ; sachant que l’emprunt (plutôt sur 15 ans que sur 25 ans) est une épargne forcée, une assurance obligée, que la propriété d’un logement peut atténuer le choc d’une chute d’activité, bonifier une retraite famélique.
Ainsi, l’engagement immobilier est souvent, dans un premier temps, une source d’angoisse pour le Libéral confronté à l’inconnu ; sa grandeur qui le distingue du commun des mortels, consiste à dépasser cette phase pour être à l’abri d’un toit si la tempête ou la disette frappent à sa porte.

Pascal RIGAUD
Président Fondateur
Expert Comptable
Commissaire aux Comptes

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