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15/07/2008

Editorial : Philippe Parini : Puissance et Influence

Pour s’imprégner de l’ampleur du déficit et de la dette du pays, s’abreuver à la source officielle suffit :
- Christian Noyer, Gouverneur de la Banque de France, considère que « la situation n’est pas tenable » et que « l’endettement accru pour financer des dépenses courantes est économiquement inefficace et moralement injuste ».
- Philippe Seguin, Président de la Cour des Comptes, démontre que le déficit budgétaire n’est nullement conjoncturel mais qu’il est de nature « structurel » et que « l’absence de maîtrise des finances publiques réduit à néant les marges de manœuvre » pour financer les dépenses de solidarité et les investissements de prospérité.
Ce constat, qui ne date pas d’hier, justifie la Révision Générale des Politiques Publiques(R.G.P.P.) que le Gouvernement a engagée, à savoir la réforme la plus profonde de l’organisation étatique depuis la fondation de la Vème République.
Quant à la méthode, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Déjà, il y a plus de quarante ans, s’inspirant du modèle américain dit P.P.B.S. (Planning, Programming, Budgeting System), la France s’était adonnée à la R.C.B. (Rationalisation des Choix Budgétaires). Ainsi, après une période de jachère, la R.G.P.P. n’est qu’une nouvelle appellation d’un processus qui devrait être permanent.
Selon l’APRAT (Association de 22 cabinets de conseils soit 2 500 consultants) réformer l’Etat exige non seulement d’adopter des décisions hardies mais aussi de mener une « révolution dans les esprits » : l’Homme compte plus que la mesure qu’il est chargé d’appliquer. Aussi, l’Administrateur de l’Etat, bardé de croyances voire de certitudes, doit se muer en Manager Public convaincu de la nécessité de faire évoluer les pratiques qu’il a observées jusqu'à ce jour. A cet égard, l’ENA a déjà intégré le fait que le Haut Fonctionnaire ne peut plus se contenter de connaissances essentiellement juridiques et techniques, aussi, elle a élargi son recrutement et enrichi son enseignement.
La R.G.P.P. a pour priorité d’alléger l’organigramme du Ministère de l’Economie ; ce projet n’est ni de gauche ni de droite, il fut envisagé sous Lionel Jospin mais différé à cause de mouvements sociaux au goût amer pour Christian Sautter, éphémère Ministre de ce fait.
Cette réorganisation ministérielle consiste en la fusion de la D.G.C.P. et de la D.G.I. donnant naissance à la D.G.F.P. (près de 130.000 Agents) avec à sa tête le premier Directeur Général des Finances Publiques, à savoir Philippe Parini. Le regroupement de ces Directions déjà intervenu au sein du Ministère conduit au niveau départemental à l’apparition de Directions locales unifiées intégrant les anciennes Trésoreries Générales et les anciens Services Fiscaux, avec d’un côté des S.I.E. (Services des Impôts aux Entreprises) destinés aux personnes professionnelles et, de l’autre côté, des S.I.P. (Services des Impôts aux Particuliers) réservés aux personnes privées.
Pour relever ce défi, Philippe Parini est la personnalité qualifiée ad hoc. Certes, il n’est pas un produit de l’ascenseur social mais, bien que tout tracé et formaté, son trajet force le respect. En effet, il est un enfant issu du sérail, né politiquement correct, susceptible d’illustrer les œuvres de Pierre Bourdieu : Les Héritiers, la Reproduction, la Noblesse d’Etat... Originaire de l’ouest parisien, fils d’un Haut Fonctionnaire des Finances, son parcours est sans détours : Droit, Science Po, l’ENA. Une éducation classique, plus latine qu’anglo-saxonne, tournée vers l’érudition, l’administration : l’Histoire, les Lettres… tout ce qui concerne les Humanités, la Chose Publique. Ainsi, grâce à son milieu ambiant mais aussi, quand même, à son mérite incontesté, conforme à son destin, il est devenu un grand commis de l’Etat. Le Service Public est sa religion, la Raison d’Etat guide son action. Etre une éminence grise, digne de son père, reconnue par ses pairs fût, d’emblée, son dessein : il est atteint.
Sobre et solide, il ne s’aventurerait pas, tel son Ministre de Tutelle, à descendre en rappel la façade de Bercy entouré de pompiers et de photographes ; sa démarche s’inspire plutôt de la devise du poète grec Eschyle : « la mesure est le bien suprême ». Il vise la compétence éclairée, il fuit l’extravagance médiatisée.
Ayant effectué toute sa carrière dans le même Ministère, d’abord rue de Rivoli puis à Bercy (Directeur du Personnel, Secrétaire Général , T.P.G…) le MINEFI est sa maison, il l’incarne à merveille ; bien sûr, sa nomination réjouit le SNUI (Syndicat Unifié des Impôts) car « il connait la boutique et il sait mettre de l’huile dans les rouages ». Bref, du fait de sa puissance et de son influence, il ne peut que réussir « because he is the right man, at the right place, at the right time. »

Pascal RIGAUD
Président Fondateur
Expert Comptable
Commissaire aux Comptes

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