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15/09/2010

Editorial : La Retraite : à bout de souffle ou second souffle ?

L’économie détériorée et la vie prolongée portent atteinte au système et à la notion de retraite : les restrictions budgétaires remettent en cause son financement, la longévité accrue modifie les mentalités à son égard. Après quatre réformes en vingt ans, les conditions de la retraite seront encore modifiées et le rôle des retraités dans la société va s’amplifier sensiblement.
A ce jour, à l’aune de l’âge et de l’argent, les retraités français sont parmi les mieux lotis au monde. A titre comparatif : l’âge moyen de cessation d’activité est de 59,3 ans en France contre 63,1 ans en Angleterre ; la retraite moyenne s’élève à 53% de la dernière rémunération en France contre 34% en Angleterre ; le pourcentage du PIB affecté aux retraites est de l’ordre de 13,5% en France contre 6,7% en Angleterre ; le niveau de vie des plus de 65 ans par rapport à celui de l’ensemble de la population s’établit à 95% contre 74% en Angleterre. Aussi, cet âge d’or est mort, en France, un rééquilibrage devient inéluctable en faveur de la rémunération du travailleur au détriment du train de vie du retraité. En outre, la France souffre d’un chômage chronique élevé (10%) et la France vieillit (en 10 ans les plus de 60 ans sont passés de 20,40% à 22,60% de la population). Aussi, le schéma traditionnel (30 ans de formation, 30 ans d’activité, 30 ans de retraite) est révolu : les carrières seront plus discontinues et la retraite sera moins rétribuée.
Une formule anglaise résume cette évolution : “when I retire, I wish I could retire, if only I could retire”. La retraite demeure une aspiration au repos justifiée, mais la baisse du pouvoir d’achat peut exiger une poursuite d’activité rémunérée parallèlement à la perception d’une pension amoindrie.
Vis-à-vis de la retraite, les Libéraux sont déjà conformes à la tendance future, ils partent à la retraite sur le tard, autour de 65 ans, ils perçoivent une pension à peine égale à 50% de leur revenu préalable de l’ordre de 36.000 € par an, enfin, par précaution, ils souscrivent fréquemment (près d’un libéral sur deux) des contrats de retraite complémentaire « Madelin ».
Ces considérations matérielles ne doivent pas occulter la dimension existentielle du troisième âge qui précède la phase de dépendance.
La génération du Baby Boom qui est maintenant en âge de faire valoir ses droits à la retraite ne doit se tromper ni de débat, ni de combat. Si leur vitalité est intacte, les seniors « intellectuels » nés après guerre ne peuvent pas se recroqueviller, se retirer de la cité et se contenter de lutter pour maximiser leur pension en défaveur des juniors, des travailleurs, des chômeurs. Cette classe d’âge a l’opportunité inédite d’ouvrir une nouvelle voie propre au retraité participatif (tourné vers la jeunesse), constructif (aspiré par l’avenir).
Quant à l’esprit et l’énergie, que le Baby Boom n’adopte pas pour devise « Au-delà de cette limite, votre ticket n’est plus valable » (Romain Gary) à l’inverse, qu’il considère qu’il a « La vie devant soi » (Ajar alias Romain Gary) !
Quant au partage des richesses, que le Baby Boom s’inspire d’ « Appauvrissez-vous » de François de Witt qui incite les personnes âgées à se délester partiellement de leur patrimoine au profit des jeunes générations, bien sûr, après avoir assuré leurs arrières et couvert leur risque de dépendance !
Quant à l’activité conservée, que le Baby Boom illustre « La seconde vie : faire de sa retraite un succès » d’Yvon Gattaz qui prône une « retraite en chantant » ; au nom du « vieillissement productif », il considère que l’on peut « entreprendre à tout âge » à défaut, il invite à poursuivre, au-delà de l’âge de la retraite une activité la plus semblable possible à celle de sa vie antérieure.
Le jour où le Libéral peut faire valoir ses droits à la retraite, il change de statut, il quitte la sphère de l’insécurité pour rallier le cercle de la rente. Avant, en cas d’échec, il n’avait pas droit au chômage, dorénavant, en absence de réussite, il peut à tout instant bénéficier d’une pension peut-être modique mais plus que rien et pour toujours. Enfin, le Libéral n’est plus miné, bridé par la crainte du lendemain ; fort de cette sécurité, le Libéral peut s’exprimer sans retenue.
Ainsi, une fois senior, s’il est doté d’une solide santé, le Libéral dispose de deux décennies pour laisser libre cours à son audace, à son imagination, pour éventuellement, accomplir le chef d’œuvre de sa vie, à défaut, pour réaliser un modèle de fin de vie.
Que les Libéraux du Baby Boom soient des précurseurs, des novateurs ; par besoin, par devoir, par plaisir, par défi, qu’ils demeurent engagés, impliqués, qu’ils transmettent leur savoir-faire, qu’ils produisent de la valeur au lieu de grever des budgets, qu’ils poussent les feux au lieu de les éteindre prématurément, voire qu’ils restent sur scène jusqu’au dernier souffle comme Molière !
Pascal RIGAUD
Président Fondateur
Expert Comptable
Commissaire aux Comptes

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